Félix Le Braz - Flashback - Génération Vhs - Le Boui Boui Lyon

Félix Le Braz au Boui-Boui

Au Boui-Boui, nous avons un faible pour les artistes qui transforment nos souvenirs en matière à rire, et c’est exactement ce que fait Félix Le Braz. Nous sommes ravis de l’accueillir sur notre scène lyonnaise avec son nouveau spectacle Flashback Generation VHS, une invitation à replonger dans une époque où l’on rembobinait avant de rendre la cassette et où les soirées vidéo réunissaient la famille autour d’un magnétoscope capricieux. Félix observe, croque, détourne et revendique le plaisir simple de l’anecdote bien envoyée. Ces derniers mois, ses formats courts ont redoublé d’inventivité et de mordant: on pense à des sketchs récents comme Rembobiner, c’était une politesse, La Carte du vidéoclub, Le Bouton REC et la peur panique, ou encore Sega vs Nintendo: la guerre des salons. En spectacle, il en fait des tremplins pour convoquer nos madeleines audio-visuelles, avec la proximité et l’énergie qui caractérisent notre salle. C’est cette proximité, justement, qui permet à Félix de dialoguer avec le public, de saisir un détail, un prénom, un souvenir de première cassette enregistrée, et de le transformer en punchline généreuse.

Flashback Generation VHS au Boui-Boui: le goût du souvenir qui crépite

Flashback Generation VHS est un voyage comique où les images se rembobinent à voix haute. Au Boui-Boui, Félix Le Braz déroule un stand-up nerveux et complice, traversé par des références qui font mouche: l’adaptateur Péritel récalcitrant, les jaquettes exagérément dramatiques au vidéoclub, les pubs trop fortes à 22h, les doublages improbables et les fins de cassettes qui grésillent. Le ton est moderne, l’écriture ciselée, le rythme précis; rien n’est figé, tout est vivant. On retrouve l’esprit de ses segments récents tels que Péritel ou rien, La Cassette familiale par-dessus le film, 3615, le premier internet, et Le Top 50 en différé, qu’il tisse ici en un seul récit drôle et sensoriel. Dans notre salle intimiste, chaque ricanement devient un écho, chaque confetti de mémoire prend une ampleur collective. Félix invite les spectateurs à partager leurs propres reliques: la jaquette qu’on s’arrachait, le timing du bouton PAUSE lors de la pub, la bande avalée par le magnétoscope. Cette matière vivante se mêle à son sens du rythme pour offrir un spectacle à la fois nostalgique et résolument actuel.

Depuis Lyon, nous voyons Félix Le Braz poursuivre une belle dynamique scénique: il aligne les dates, affine son texte, multiplie les idées et les variations autour de son thème générationnel, tout en restant attentif à ce que le public lui renvoie soir après soir. C’est cette qualité d’écoute qui fait la différence au Boui-Boui, où le contact direct autorise les improvisations et révèle la précision de son jeu. L’artiste ne se contente pas d’épingler les objets d’hier; il s’amuse à les mettre face à nos réflexes d’aujourd’hui, comme dans ses sketchs récents VHS vs Streaming, Mode 4:3 contre écran large et Guide TV, le papier oracle, qui nourrissent le spectacle et lui donnent des couleurs contemporaines. Entre l’art de la digression maîtrisée et l’efficacité du bon mot, Félix déroule une partition vive, accessible et joyeuse. Notre scène se prête idéalement à ce rendez-vous: les rires circulent, les regards se croisent, et la nostalgie devient un terrain de jeu commun. Pour nous, accueillir Flashback Generation VHS au Boui-Boui, c’est célébrer la mémoire populaire, l’esprit de bande et la promesse d’une soirée où l’on rit autant de nos vieux appareils que de nous-mêmes.