Le Crime Pas Fait - Espace Gerson, Lyon

Le Crime (pas) fait à l’Espace Gerson : notre scène se mue en polar comique

À l’Espace Gerson, notre plateau aime se transformer en terrain de jeu et d’imagination partagée. Avec « Le crime (pas) fait », la salle prend l’allure d’un polar burlesque où l’enquête démarre avant même que l’infraction n’ait existé. C’est tout le plaisir de ce spectacle : prendre à revers les codes du whodunit pour mieux en extraire une mécanique comique précise, nerveuse et généreuse. Dans l’intimité du Vieux Lyon, le public est convié à devenir complice de l’intrigue, témoin, juré parfois, jamais simple spectateur. Le rythme alterne aveux impossibles, faux-semblants et indices farfelus, le tout porté par un sens du timing qui sied particulièrement à notre salle, réputée pour la proximité entre artiste et public. Les lumières resserrées, les ruptures musicales et la précision sonore mettent en valeur une partition où le verbe fuse, les personnages se démultiplient et la tension se dégonfle au profit du rire. En accueillant « Le crime (pas) fait », nous soutenons une forme qui marie stand-up, théâtre de situation et citation de film noir, avec cette intensité qu’autorise notre scène lorsqu’elle vibre au plus près des regards et des répliques.

L’actualité de l’artiste et la pulsation de la scène comique

Si nous l’invitons aujourd’hui, c’est aussi parce que l’artiste cultive une actualité vive, tressée de dates en club, de créations en résidence et de nouvelles pages d’écriture. Entre plateaux lyonnais et scènes nationales, son travail avance par petites touches : capsules en ligne, extraits captés en conditions réelles, retours de public intégrés au fil des représentations. Son univers, ici aimanté par le polar, s’inscrit dans l’air du temps de l’humour où l’on joue avec les formats, on casse la chronologie d’un récit, on construit un renversement de point de vue en une réplique. Dans le paysage actuel, des émissions récentes comme « LOL: Qui rit, sort! », « Hot Ones – La Sauce », « Le Late avec Alain Chabat », « Drôle » et les galas 2024 du « Montreux Comedy Festival » ont redonné le goût des mécaniques courtes, du gag à combustion lente et du personnage à transformation rapide ; ce sont autant de repères qui parlent au public qui vient à l’Espace Gerson et qui trouvera dans « Le crime (pas) fait » ce mélange de nerf, de vivacité et d’écriture. Pour cette halte lyonnaise, nous avons travaillé la mise en place afin que chaque détail – entrée de scène, ponctuation lumineuse, silences utiles – serve la jubilation collective et le plaisir du jeu.

Ici, la dimension de l’Espace Gerson fait la différence : une salle où l’on entend l’ombre d’un souffle avant une punchline, où le moindre regard conspirateur devient un ressort comique. « Le crime (pas) fait » s’y déploie comme un plan millimétré et joyeusement dévoyé : interrogatoires qui bifurquent, reconstitutions à vue, fausses pistes glissées à dessein, tout concourt à créer cet effet de surprise continu qui déclenche les rires en cascade. Notre équipe accompagne l’artiste pour que la scansion des répliques, le jeu physique et la précision des déplacements profitent au mieux à la configuration du lieu. C’est également l’occasion pour le public lyonnais de capter un moment de scène à l’état vivant, avant la future captation ou les extraits qui circuleront en ligne : le rire ici s’écrit à plusieurs, dans la chaleur du plateau et l’écoute partagée. En faisant escale chez nous, ce spectacle rappelle pourquoi l’Espace Gerson demeure un passage recherché par celles et ceux qui aiment ciseler un récit, tendre un piège narratif, puis l’ouvrir en grand au moment exact où la salle s’y attend le moins.