Félix Le Braz - Flashback - Génération Vhs - Le Boui Boui Lyon

Félix Le Braz au Boui-Boui : Flashback Génération VHS

Au Boui-Boui, nous avons le plaisir d’accueillir Félix Le Braz avec Flashback Génération VHS, un seul-en-scène qui transforme notre plateau en machine à remonter le temps. Sur notre scène intimiste de Lyon, l’artiste convoque les souvenirs communs et les gestes oubliés d’une époque pas si lointaine: la cassette qu’on souffle, le crissement d’un magnétoscope récalcitrant, le Minitel qui crépite, la première console 8-bit et les soirées vidéoclub. Félix travaille la nostalgie comme une matière comique vivante; il ne s’agit pas de collectionner les clins d’œil, mais de les relancer pour en extraire des situations nouvelles, un sens du détail, une physicalité ludique et une écriture ciselée. Dans la grande proximité qu’offre le Boui-Boui, on voit la mécanique du rire se construire à bout portant: une mimique, un changement de rythme, un silence qui pèse avant le punch. Les spectateurs qui ont connu l’ère des K7 s’y reconnaissent, et les plus jeunes découvrent, médusés, un mode d’emploi d’un monde analogique raconté avec une énergie résolument contemporaine.

Félix Le Braz arrive chez nous en pleine actualité artistique, porté par une dynamique de création régulière. Entre deux passages en plateau et une tournée au long cours, il affine de nouvelles séquences qu’il injecte dans Flashback Génération VHS, donnant au spectacle une respiration de “work in progress” maîtrisé. Nous aimons cette façon qu’il a de nourrir la scène par des formats courts qu’il teste et rassemble en blocs narratifs cohérents: on pense à des sketchs récents comme “Mode d’emploi du magnétoscope”, “3615 Nostalgie”, “La Bataille des Télécommandes”, “Retour au Club Dorothée”, “Walkman: appuyez sur Play”, ou encore “La cassette qu’on rembobine avec un stylo”. Chacun de ces segments prolonge le cœur du spectacle: explorer comment nos technologies d’hier façonnent encore nos réflexes d’aujourd’hui, et comment les petits défauts (bande qui vrille, image qui bave, capot qui grince) créent une poésie du raté dont il fait son carburant comique. Au Boui-Boui, nous suivons de près cette démarche: elle vit, elle respire, elle se réécrit au contact du public.

Ce qui vous attend sur scène

Flashback Génération VHS, dans l’écrin du Boui-Boui, c’est un stand-up en mouvement, nerveux et généreux, où l’artiste fait dialoguer souvenirs personnels et mythologie populaire. On y reconnaît des leitmotivs qui deviennent personnages: le magnétoscope “qui mange”, la bande à rembobiner au Bic, le vidéoclub et sa carte plastifiée, les débats familiaux sur l’étiquette “ne pas enregistrer par-dessus”. Félix alterne histoires courtes et tableaux plus longs, joue des silences, de la scansion, d’un sens accru de la chute, et glisse des trouvailles sonores ou visuelles qui évoquent l’ère cathodique sans pastiche gratuit. L’expérience prend toute sa force dans notre salle: la proximité permet l’échange, quelques apartés malicieux, et de petites interactions où chacun révèle son “premier générique culte” ou son pire raté de programmation. Les références abondent, mais restent toujours au service d’une observation du présent: que reste-t-il de la patience analogique à l’heure du flux infini? Comment la rareté fabriquait-elle de la fête? Sur la scène du Boui-Boui, Félix Le Braz transforme ces questions en riffs comiques cinglants, accessibles aussi bien aux nostalgiques qu’aux néophytes, et fait du flashback un moment d’aujourd’hui.