Félix Le Braz - Flashback - Génération Vhs - Le Boui Boui Lyon

Félix Le Braz au Boui-Boui : Flashback Génération VHS

Au Boui-Boui, nous aimons les humoristes qui transforment la nostalgie en matière vive. Avec Félix Le Braz et son spectacle Flashback Génération VHS, notre petite scène du Vieux Lyon devient une machine à remonter le temps. Dans cette création à l’énergie très actuelle, le comédien déroule un voyage sensoriel et joyeusement documenté au cœur des années K7 : l’âge des magnétoscopes capricieux, des étiquettes “Merci de rembobiner”, des jaquettes de vidéoclub conçues comme des affiches de films d’action, des pubs cultes et des dessins animés d’un autre monde. Ici, la proximité du Boui-Boui fait merveille : on entend les rires filer, une complicité se crée, et Félix joue de ce lien direct pour rebondir, improviser, interroger nos souvenirs communs. Les spectateurs retrouvent les bruits de tracking, le duel pour la télécommande, les soirées en famille à débattre du choix du film, cette patience d’avant le streaming, ce plaisir de “faire soirée” qui résonne si bien entre nos murs. Le ton, lui, n’a rien de passéiste : c’est une ode à l’imaginaire collectif, racontée dans la langue rapide et mordante du stand-up.

Actualité de l’artiste et contenu du spectacle

Félix Le Braz arrive au Boui-Boui en pleine dynamique scénique, avec un spectacle affûté par des rencontres régulières avec le public. Sa plume, très visuelle, superpose références populaires et portraits du quotidien, pour bâtir une fresque comique que chacun peut s’approprier. Dans Flashback Génération VHS, il enchaîne des tableaux aux titres évocateurs, comme La Guerre des télécommandes, Mode Tracking, Le Vidéoclub du quartier, Rembobine si tu peux, ou encore Le Dimanche soir devant le film. Chaque sketch convoque une mémoire commune et la détourne : l’ami qui “enregistre par-dessus”, la cassette confiée qu’on n’a jamais rendue, l’angoisse d’une bande froissée, la découverte émerveillée d’un générique qu’on ne zappait pas. Cette actualité scénique se nourrit aussi du présent : Félix glisse des clins d’œil à nos usages numériques, compare nos playlists infinies à l’attente d’une K7, et ouvre le débat – drôle et tendre – sur ce que la technologie change à nos rituels. Dans notre salle, ce sens du rythme prend une dimension particulière : pauses complices, échanges spontanés, mini-quiz improvisés autour des pubs cultes, autant d’instants qui font du Boui-Boui un écrin idéal pour ce stand-up participatif.

Sur le plan artistique, ce passage à Lyon confirme la maturité d’un humoriste qui sait orchestrer son récit comme un montage alterné, avec bruitages, ruptures, fausses pistes et punchlines qui claquent. Félix Le Braz joue la carte de la précision comique: un geste suffit pour faire revivre la galette du magnétoscope capricieux; un regard fait renaître la frénésie du vidéoclub le samedi; une inflexion de voix réveille les commentateurs sportifs d’époque. Il alterne satire et tendresse, se moque des travers de la Génération VHS tout en laissant affleurer la beauté des petites choses: attendre la bonne heure pour enregistrer, coller un scotch sur une cassette, bricoler une antenne. Au Boui-Boui, cette dramaturgie en plans courts trouve un rythme idéal : sans artifice superflu, l’humour est à portée de main, la salle devient partenaire, et Lyon se retrouve miroir de ce récit – une ville de quartiers, de cinéphiles, de souvenirs partagés. Ce rendez-vous constitue l’un des moments forts de notre programmation, une respiration populaire et raffinée où l’on rit d’hier pour mieux éclairer aujourd’hui, à l’endroit même où le stand-up respire le mieux : tout près du public, au Boui-Boui.