C'est Décidé, Je Deviens Une Connasse - Le Rideau Rouge - Lyon

« C’est décidé, je deviens une connasse » au Rideau Rouge

Au Rideau Rouge, nous aimons accueillir des voix qui décochent des vérités avec esprit, tendresse et un joli sens du panache. « C’est décidé, je deviens une connasse » s’inscrit précisément dans cette lignée: un spectacle qui assume l’auto-dérision, joue avec l’insolence bienveillante et invite à l’art délicat de dire non sans s’excuser. Dans l’écrin chaleureux de notre salle, la proximité scène–public devient un atout majeur: chaque punchline rebondit, chaque aparté gagne en complicité, et la mécanique comique se nourrit de cette écoute. Sur le plateau, l’artiste alterne stand-up frontal et saynètes taillées au cordeau, passe d’un personnage à l’autre et croque des situations familières – le couple, les copines « trop sympa », la réunion du lundi, la politesse forcée, l’injonction à la « positive attitude ». Le leitmotiv est clair: apprendre à tracer ses limites, à se recentrer, à lâcher la gentillesse performative pour une franchise joyeuse. C’est vif, ciselé, et pensé pour que Le Rideau Rouge résonne de rires francs autant que de petits hochements de tête qui disent « c’est tellement ça ».

Ce que vous vivrez sur scène et l’actualité de l’artiste

Ce one-woman-show (au sens large du terme, tant les codes du stand-up et du sketch y dialoguent) déroule une suite de vignettes qui, au fil des soirs, prennent presque des surnoms dans la salle: « Guide pratique du Non », « Réu Teams à 8h59 », « Le brunch des gentilles », « Le date en gestion de crise ». L’humoriste y joue la coach bien-être un peu toxique, la collègue passive-agressive qui signe ses mails par « Belle journée ! », l’ami qui « dit juste les choses » mais jamais au bon moment, et nous renvoie ce miroir amusé sur la politesse sociale. L’époque n’est jamais loin: réseaux, applis, micro-gestes du quotidien et galeries de faux-semblants. Sans singer qui que ce soit, le spectacle dialogue avec l’élan comique mis en avant par des émissions récentes qui structurent l’écosystème de l’humour: LOL: Qui rit, sort!, Le Late avec Alain Chabat, ou encore les talk-shows de Quotidien où la vanne se frotte à l’actualité. On y retrouve l’énergie des plateaux stand-up qui circulent, l’envie d’improviser une repartie avec le premier rang, la joie de tirer un fil jusqu’à l’absurde. Sur notre scène, cette dynamique prend une saveur particulière: le public du Rideau Rouge répond au tac au tac, les silences se savourent, et les rebonds naissent d’un clignement d’œil. Le spectacle assume un rythme soutenu, ménage des respirations, puis relance – manière de dire que s’affirmer, ça s’apprend, ça trébuche parfois, mais ça finit par tenir droit.

Du point de vue du Rideau Rouge, l’actualité artistique de l’artiste, c’est d’abord cette rencontre très concrète avec vous: une série de soirées où l’écriture se raffine, où des passages s’étirent, se resserrent, où tombent des perles inédites réservées aux spectateurs de Lyon. Nous accompagnons ce travail vivant, fidèle à notre mission: offrir un foyer à des créations qui évoluent au contact du public. L’artiste cultive une plume de plus en plus tranchante sur des thèmes qui bruissent aujourd’hui – charge mentale, culte de la bienveillance, « to-do » existentielles, tyrannie du cool –, et s’inscrit, à sa manière, dans l’air du temps qui a vu refleurir formats et repertoires comiques: des soirées filmées du Jamel Comedy Club aux galas du Montreux Comedy, en passant par l’effervescence des talk et plateaux qui bousculent les codes. Ici, pas de posture cynique gratuite: le spectacle préfère la lucidité réjouie, les contradictions assumées, et ce plaisir rare d’entendre la salle rire de concert avant de se dire qu’elle repartira avec deux ou trois clés pour ne plus s’excuser d’exister. À Lyon, au Rideau Rouge, cette promesse prend corps dans la chaleur d’une salle à taille humaine, où l’on vient chercher un moment qui allie rire, connivence et une bonne dose d’audace.